ショーソン 愛と海の詩 Poème de l'Amour et de la Mer


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 オーケストラ伴奏付きの歌曲です。3つの部分からなりますが、第二部はごく短い間奏曲で、オーケストラの
みで演奏され、歌はありません。
 この曲は、ショーソンを代表する作品の一つだと思いますが、さほどポピュラーというわけでもなさそうです。
録音の種類もさほど多くはありません。フランス語の歌曲である、ということも影響しているのかもしれません。
 詩は、ショーソンの友人モーリス・ブーショールMaurice Bouchor(1855-1929) によるもので、要するに失恋の
歌ですが、淡い色彩感のある繊細な伴奏と相まって、実に美しい世界を作り上げています。私がこの曲を初めて
聴いたのは、もう数十年前(?)になりますが、NHKのFM放送ででした。当時私は大学生で、アルバイトを
してやっと買ったテープデッキで、初めてエア・チェック(その頃は放送を録音することをこんな風に言いまし
た)のがこの曲でした。まるで夢のように透明で美しい世界にすっかり(フランス語は全く分かりませんでした
し、放送ですので歌詞の対訳なども無かったにも関わらず)魅せられてしまい、次の日早速レコード店に行って
この曲のレコードを探したものです。たった1種類(後述のロス・アンヘレス盤で、前日のFM放送で聴いたも
のと同じです)しか見つからず、それを購入しました。それが5番の演奏で、B面(死語?)にはカントルーブ
編のオーベルニュの歌が何曲か入っていました。
 それにしても私がこんなに気に入った曲なのに、あまり録音されていないのは少々不満です。もっと人気があっ
てもよい曲のように思います。

 私が所有している録音は次の通りですが、いずれも現在入手可能だと思います。
  1 (sop)ジェシー・ノーマン (cond)アルミン・ジョルダン 1988年録音     モンテ・カルロフィルハーモニー管弦楽団 (ERATO 0630-14073-2)
  2 (m.sop)ヴァルトラド・マイヤー (cond)リッカルド・ムーティ 1993年録音      フィラデルフィア管弦楽団 (EMITOCE-8370)
  3 (bar)ジェラール・スゼー (cond)エドガール・ドヌー 1977年録音     ベルギー放送局室内管弦楽団 (EMITOCE-9843)
  4 (m.sop)ヴェッセリーナ・カサロヴァ (cond)ピンカス・スタインバーグ 1994年録音     ウィーンORF交響楽団 (RCA BVCC-732)
  5 (sop)ヴィクトリア・デ・ロス・アンヘレス (cond)ジャン・ピエール・ジャキア 1969年録音     ラムルー管弦楽団 (SERAPHIM TOCE-1589)
  6 (m.sop)グラディス・スウォザート (cond)ピエール・モントゥ 1952年録音(モノラル)     サンフランシスコ交響楽団 (RCA BVCC-8943/4)
  7 (bar)フランソワ・ル・ルー (cond)シャルル・デュトワ 1996年録音     モントリオール交響楽団 (DECCA POCL-1925)
  8 (m.sop)ジャネット・ベイカー (cond)エフゲニー・スヴェトラーノフ 1975年録音     ロンドン交響楽団 (BBC BBCL-4077-2)
 私の好みは、5のデ・ロス・アンヘレス盤です。 この録音は、LPも持っていて、もう30年近くも聴いています。他のものと比べると、録音が古いため、音質 はやや劣りますが、デ・ロス・アンヘレスの声の質がこの曲にぴったりだと思います。透明でありながら決して硬 質過ぎず、適度なふくらみを持っていると思います。オーケストラの音色も繊細で、追憶をやや遠くから見つめ ているような印象を受けます。  7のル・ルー盤は、ごく最近になって入手したものです。 この曲のCDが出たら必ず手に入れることにしてい るので買ったわけですが、実はあまり期待はしていませんでした。ところが、実際に聴いてみると、なかなかい いのです。デ・ロス・アンヘレスとはかなり雰囲気が違いますが、それでも聞かせるものがあります。この曲は女 声に限る、と思っていましたが、そうでもなかったようです。


第1部 水の花 La fleur des eaux


 L'air est plein d'une odeur exquise de lilas,
 Qui, fleurissant du haut des murs jusques en bas,
 Embaument les cheveux des femmes.
 La mer au grand soleil va toute s'embrasser,
 Et sur le sable fin qu'elles viennent baiser
 Roulent d'éblouissantes lames.

 O ciel qui de ses yeux dois porter la couleur,
 Bri se qui vas chanter dans les lilas en fleur
 Pour en sortir tout embaumée,
 Ruisseaux, qui mouillerez sa robe,
 O verts sentiers, 
 Vous qui tressaillerez sous ses chers petits pieds,
 Faites-moi voir ma bien aimée!

 Et mon coeur s'est levé par ce matin d'été;
 Car une belle enfant était sur le rivage,
 Laissant erer sur moi des yeux pleins de clarté,
 Et qui me souriait d'un air tendre et sauvage.

 Toi que transfiguraient la Jeunesse et l'Amour,
 Tu m'apparus alors comme l'âme des choses;
 Mon coeur vola vers toi, tu le pris sans retour,
 Et du ciel entr'ouvert pleuvaient sur nous des roses.

 Quel son lamentable et sauvage
 Va sonner l'heure de l'adieu!
 La mer roule sur le rivage,
 Moqueuse, et se souciant peu 
 Que ce soit l'heure de l'adieu.

 Des oiseaux passent, l'aile ouverte,
 Sur l'abîme presque joyeux;
 Au grand soleil la mer est verte,
 Et je saigne, silencieux, 
 En regardant briller les cieux.

 Je saigne en regardant ma vie 
 Qui va s'éloigner sur les flots;
 Mon âme unique m'est ravie
 Et la sombre clameur des flots
 Couvre le bruit de mes sanglots.

 Qui sait si cette mer cruelle 
 La ramènera vers mon coeur?
 Mes regards sont fixés sur elle;
 La mer chante, et le vent moqueur
 Raille l'angoisse de mon coeur.

第3部 愛の死 La mort de l'amour


 Bientôt l'île bleue et joyeuse
 Parmi les rocs m'apparaîtra;
 L'île sur l'eau silencieuse
 Comme un nénuphar flottera.

 A travers la mer d'améthyste
 Doucement glisse le bateau,
 Et je serai joyeux et triste
 De tant me souvenir Bientôt!

 Le vent roulait les feuilles mortes;
 Mes pensées
 Roulaient comme des feuilles mortes,
 Dans la nuit.

 Jamais si doucement au ciel noir n'avaient lui
 Les mille roses d'or d'où tombent les rosées!
 Une danse effrayante, et les feuilles froissées,
 Et qui rendaient un son métallique, valsaient,
 Semblaient gémir sous les étoiles, et disaient
 L'inexprimable horreur des amours trépassés.

 Les grands hêtres d'argent que la lune baisait
 Etaient des spectres: moi, tout mon sang se glaçait
 En voyant mon aimée étrangement sourire.

 Comme des fronts de morts nos fronts avaient pâli,
 Et, muet, me penchant vers elle, je pus lire 
 Ce mot fatal écrit dans ses grands yeux: l'oubli.
 
 Le temps des lilas et le temps des roses
 Ne reviendra plus à ce printemps-ci;
 Le temps des lilas et le temps des roses
 Est passés, le temps des oeillets aussi.

 Le vent a changé, les cieux sont moroses,
 Et nous n'irons plus courir, et cueillir 
 Les lilas en fleur et les belles roses;
 Le printemps est triste et ne peut fleurir.

 Oh! joyeux et doux printemps de l'année,
 Qui vins, l'an passé, nous ensoleiller,
 Notre fleur d'amour est si bien fanée,
 Las! que ton baiser ne peut l'éveiller!

 Et toi, que fais-tu? pas de fleurs écloses,
 Point de gai soleil ni d'ombrages frais;
 Le temps des lilas et le temps des roses 
 Avec notre amour est mort à jamais.