ドビュッシー 牧神の午後への前奏曲

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 この曲は、1894年12月22日にパリの国民音楽協会の演奏会で初演されました。
編成は通常の2管編成ですが、独奏フルートが極めて重要な役割を担います。ドビュッ
シーは、この曲によって、独自の語法を確立し、以後のストラヴィンスキーなどに大き
な影響を与えることになった記念すべき傑作です。
 私がこの曲を初めて聞いたのは、中学校3年生の時の音楽の鑑賞の時間でした。出だ
しのフルート・ソロの部分を聞いただけで、すっかり引き込まれてしまい、私が所謂ク
ラシック音楽を意識して聴くようになるきっかけとなったのです。
 ご存じの通り、この曲は、象徴派の詩人マラルメの詩「牧神の午後」に基づいていま
す。本来は「前奏曲」と「間奏曲」、それに「終曲」の三つの楽章からなる交響詩にな
るはずのものだったそうです。それが「前奏曲」だけで終わってしまった理由はよく分
かりませんが、この詩についてドビュッシーが「前奏曲」だけですべてを語ってしまっ
たのかもしれません。
 この詩をテキストとして用いているわけではなく、印象を自由に音楽にした、と言う
感じです。

 私が所有しているこの曲の録音は、次の通りです。

	1 マルティノン/フランス国立管弦楽団
	   Angel EAC-80190 73年1月録音

	2 マリナー/アカデミー・オブ・セント・マーチン・イン・ザ・フィールズ
	   Filips 412 131-2 83年8月ロンドン録音

	3 ブーレーズ/ニュー・フィルハーモニア管弦楽団
	   録音場所・年月記載無し CBSソニー 22DC,5508

	4 ボストン交響楽団室内アンサンブル
	   DG POCG-2788 77年10月ボストン録音

	5 アバド/ロンドン交響楽団
	   DG POCG-9315 86年11月ボストン録音

 私としては、3のブーレーズのものに愛着があります。この録音は、LPも持っていて、
もう30年近くも聞き続けているものです。



L'àpres-midi d'un faune

(Eglogue) Le Faune: Ces nymphes, je les veux perpétuer. Si clair, Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air Assoupi de sommeils touffus. Aimai-je un rêve? Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achève En maint rameau subtil, qui, demeure les vrais Bois même, prouve, hélas! que bien seul je m'offrais Pour triomphe la faute idéale de roses. Réfléchissons... ou si les femmes dont tu gloses Figurent un souhait de tes sens fabuleux! Faune, l'illusion s'échappe des yeux bleus Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste: Mais, l'autre tout soupirs, dis-tu qu'elle contraste Comme brise du jour chaude dans ta toison? Que non! par l'immobile et lasse pâmoison Suffoquant de chaleurs le matin frais s'il lutte, Ne murmure point d'eau que ne verse ma flute Au bosquet arrosé d'accords; et le seul vent Hors des deux tuyaux prompt à s'exhaler avant Qu'il disperse le son dans une pluie aride, C'est, à l'horizon pas remué d'une ride Le visible et serein souffle artificiel De l'inspiration, qui regagne le ciel. O bords siciliens d'un calme marécage Qu'à l'envi de soleils ma vanite saccage Tacite sous les fleurs d'étincelles, CONTEZ ≪ Que je coupais ici les creux roseaux domptés ≫ Par le talent; quand, sur l'or glauque de lointaines ≫ Verdures dédiant leur vigne à des fontaines, ≫ Ondoie une blancheur animale au repos: ≫ Et qu'au prélude lent où naissent les pipeaux ≫ Ce vol de cygnes, non! de naïades se sauve ≫ Ou plonge... ≫ Inerte, tout brûle dans l'heure fauve Sans marquer par quel art ensemble détala Trop d'hymen souhaité de qui cherche le la: Alors m'éveillerai-je à la ferveur première, Droit et seul, sous un flot antique de lumière, Lys! et l'un de vous tous pour l'ingénuite. Autre que ce doux rien par leur lèvre ébruite, Le baiser, qui tout bas des perfides assure, Mon sein, vierge de preuve, atteste une morsure Myst'eacute;rieuse, due à quelque auguste dent; Mais, bast! arcane tel élut pour confident Le jonc vaste et jumeau dont sous l'azur on joue: Qui, détournant à soi le trouble de la joue, Rêve, dans un solo long, que nous amusions La beauté d'alentour par des confusions Fausses entre elle-même et notre chant crédule; Et de faire aussi haut que l'amour se module Évanouir du songe ordinaire de dos Ou de flanc pur suivis avec mes regards clos, Une sonore, vaine et monotone ligne. Tâche donc, instrument des fuites, ô maligne Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m'attends! Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps Des déesses; et par d'idolâtres peintures À leur ombre enlever encore des ceintures: Ainsi, quand des raisins j'ai sucé la clarté, Pour bannir un regret par ma feinte ecarte, Rieur, j'élève au ciel d'été la grappe vide Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide D'ivresse, jusqu'au soir je regarde au travers. O nymphes, regonflons des SOUVENIRS divers. ≪ Mon oeil, trouant les joncs, dardait chaque encolure ≫ Immortelle, qui noie en l'onde sa brûlure ≫ Avec un cri de rage au ciel de la forêt; ≫ Et le splendide bain de cheveux disparaît ≫ Dans les clartés et les frissons, ô pierreries! ≫ J'accours; quand, à mes pieds, s'entrejoignent (meurtries ≫ De la langueur goutée à ce mal d'être deux) ≫ Des dormeuses parmi leurs seuls bras hasardeux; ≫ Je les ravis, sans les désenlacer, et vole ≫ À ce massif, haï par l'ombrage frivole, ≫ De roses tarissant tout parfum au soleil, ≫ Où notre ébat au jour consumé soit pareil. ≫ Je t'adore, courroux des vierges, ô délice Farouche du sacré fardeau nu qui se glisse Pour fuir ma lèvre en feu buvant, comme un éclair Tressaille! la frayeur secrète de la chair: Des pieds de l'inhumaine au coeur de la timide Qui délaisse a la fois une innocence, humide De larmes folles ou de moins tristes vapeurs. ≪ Mon crime, c'est d'avoir, gai de vaincre ces peurs ≫ Traîtresses, divisé la touffe échevelée ≫ De baisers que les dieux gardaient si bien mêlée: ≫ Car, à peine j'allais cacher un rire ardent ≫ Sous les replis heureux d'une seule (gardant ≫ Par un doigt simple, afin que sa candeur de plume ≫ Se teignît a l'émoi de sa soeur qui s'allume, ≫ La petite, naïve et ne rougissant pas: ) ≫ Que de mes bras, défaits par de vagues trépas, ≫ Cette proie, à jamais ingrate se délivre ≫ Sans pitié du sanglot dont j'étais encore ivre. ≫ Tant pis! vers le bonheur d'autres m'entraîneront Par leur tresse nouée aux cornes de mon front: Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre, Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure; Et notre sang, épris de qui le va saisir, Coule pour tout l'essaim éternel du désir. À l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte Une fête s'exalte en la feuillée éteinte: Etna! c'est parmi toi visité de Vénus Sur ta lave posant tes talons ingénus, Quand tonne une somme triste ou s'épuise la flamme. Je tiens la reine! O sûr châtiment... Non, mais l'âme De paroles vacante et ce corps alourdi Tard succombent au fier silence de midi: Sans plus il faut dormir en l'oubli du blasphème, Sur le sable altéré gisant et comme j'aime Ouvrir ma bouche à l'astre efficace des vins! Couple, adieu; je vais voir l'ombre que tu devins.